Parfois, pour bien servir un projet théâtral, la conception doit s’effacer derrière les mots ou le jeu des comédien·ne·s. D’autres fois, l’univers visuel ou sonore agit comme un révélateur de ces éléments en en offrant un contrepoint éloquent. Les signes imaginés par les concepteur·rice·s deviennent alors les accroches qui permettent à la proposition de trouver sa résonance auprès du public. Chaque fois, l’univers d’un spectacle prend forme grâce aux imaginaires et aux visions de toute une équipe. Les idées se multiplient et fusent de partout, puis les couches se déposent doucement pour créer du sens, donner du relief, faire voir ce qui est invisible et faire entendre ce qui n’est pas dit.
Lorsqu’elle évoque l’univers du spectacle, la metteuse en scène Isabelle Leblanc se réfère d’ailleurs à l’univers cinématographique des frères Coen. Elle y retrouve l’américanité et l’étendue des paysages hivernaux bien sûr. Mais c’est aussi le léger décalage constant face au réel, le burlesque des situations et la farce, très pince-sans-rire, qui n’est jamais bien loin qui l’ont inspirée.