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Pourquoi parler français ?

Pour beaucoup de gens, la langue française revêt principalement un caractère identitaire. Bien plus qu’un simple outil de communication, il peut s’agir d’un moyen d’expression, d’un signe d’appartenance, d’une façon de se distinguer, d’un passeport culturel, d’un devoir de mémoire, etc.

Or, pour d’autres personnes, parler français a surtout un aspect utilitaire et peut constituer un avantage important sur le plan professionnel, avoir accès à de meilleures conditions de travail, par exemple. Cela met en lumière le fait qu’au Canada, le caractère officiel accordé au français offre aux francophones de nombreux privilèges dans les emplois et les services de compétence fédérale, principalement, mais également au niveau provincial, bien que les droits garantis aux francophones en situation minoritaire (hors Québec) ne soient pas toujours respectés. Dans ces cas-là, parler français peut devenir un véritable acte de résistance face à la langue dominante, c’est-à-dire l’anglais.

Parler français au Canada, c’est aussi souvent un exercice de conciliation (pour les personnes bilingues ou plurilingues) et constitue un choix qui demande constamment à être réactualisé, pour les francophones en situation minoritaire en particulier.

Parler français peut également, dans certains cas, signifier une injonction, un prétexte pour vendre un message politique, une propension au jugement et même à l’intolérance – envers d’autres langues, par exemple, mais également envers d’autres variations linguistiques.

Quelles seraient selon vous les principales similitudes entre les différentes communautés francophones du Canada ?

De façon générale, les réalités des francophones en situation minoritaire ne se comparent pas tellement avec celles des francophones au Québec, où le français est la langue majoritaire.

Pour beaucoup de francophones du Canada, l’accès à des services de santé ou d’éducation en français reste précaire et la transmission de la langue de génération en génération n’est pas toujours assurée, notamment au sein des familles exogames.

En ce sens, il y a beaucoup de similitudes entre les réalités plus globales des francophones en situation minoritaire, et le fait de naviguer naturellement entre le français et l’anglais au quotidien, qu’il s’agisse d’une cohabitation linguistique dans la sphère publique ou privée. Quelques régions du Québec peuvent s’apparenter à cette réalité, comme l’Ouest de l’Île de Montréal ou certaines municipalités des Cantons de l’Est.

Cependant, ce qu’ont aujourd’hui en commun toutes les communautés francophones du Canada, c’est le fait de devoir compter sur une forte immigration francophone pour assurer le renouvellement de la population. Ces besoins sont impératifs dans les régions francophones en situation minoritaire.